Conseil municipal du 23 mars à st Florent.

AUGMENTATION DES IMPÔTS : LA GAUCHE DIT NON.


                                  
    Mireille BOUCHER.                                Gérard BRUANT.

Les cinq conseillers municipaux de gauche ont voté contre l’augmentation des taux des quatre taxes locales. Comme prévu, cela n’a pas suffit et la mesure décidée par la majorité municipale a été adoptée au conseil municipal du 23 mars.
En 2006, la commune va donc prélever 375 185 € d’impôts supplémentaires ( 2,5 millions de francs) pour équilibrer son budget.
Cette somme sera payée moitié par les entreprises et moitié par les ménages. Plus concrètement, pour un couple de florentais propriétaires de leur habitation, l’augmentation est estimée à 6,5 % ( + 80 € ). Par comparaison, l’augmentation des impôts départementaux représentera moitié moins!
Comparée aux villes de son importance, Saint-Florent se situe désormais très largement au-dessus pour ce qui est de la taxe sur le foncier bâti avec un taux de 28,29 % contre respectivement, 20,23 % et 13,68 % à Mehun et Aubigny.
Par contre, la taxe professionnelle reste plus attractive à Saint-Florent avec un taux de 13,10 % contre 14,76 % à Mehun.
En cédant à la tentation d’augmenter les impôts, la majorité municipale cautionne la manœuvre du gouvernement qui consiste à faire supporter aux collectivités locales une part du coût des réformes fiscales qu’il a engagées ( écrêtement de la taxe professionnelle :
500 millions d’euros ; instauration d’un bouclier fiscal pour les plus fortunés :45 millions d’euros). Cela va se traduire par une sévère et durable réduction des aides financières consenties aux collectivités locales. Si cette orientation était maintenue, c’est à terme, un risque d’asphyxie qui menacerait les communes et les communautés qui se verraient dans l’obligation de restreindre leurs investissements. Quand on sait que l’activité des communes représente 70 % de l’investissement public, constituant ainsi un puissant moteur pour l’emploi, on mesure toute l’incohérence de la politique gouvernementale. D’ailleurs plusieurs élus nationaux de gauche mais aussi de droite s’en sont émus.
Fallait-il pour autant augmenter les impôts et affaiblir un peu plus le pouvoir d’achat des florentais ?
La commune de Saint-Florent n’est pas dans une situation financière très difficile. Preuve les 526 252 € prélevés sur les recettes de fonctionnement pour abonder le budget d’investissement. Preuve aussi les 38 982 € qui figurent au titre des dépenses imprévues.
Sans remettre en question les projets 2006, nous pensons qu’un simple balayage des dépenses de fonctionnement aurait pu suffire à trouver les 375 185 € nécessaires à l’équilibre du budget.
La dernière raison qui plaidait en faveur du maintien des taux est liée au coefficient d’intégration fiscale ( rapport entre les recettes fiscales de la communauté Fercher et celles de l’ensemble des communes adhérentes). Du fait du maintien des taux par Fercher et de l’augmentation simultanée de ceux de Saint-Florent ( commune la plus importante de la communauté) ce coefficient va baisser de manière significative et comme il agit en régulateur, sa variation va entraîner une baisse des compensations de l’Etat versées à Fercher.
Dans le contexte actuel, nous pensons qu’il serait beaucoup plus judicieux d’inverser les stratégies en confiant plus de projets à la communauté de sorte à alléger les budgets communaux.
On préserverait du même coup les contribuables, qui à force d’être ponctionnés, tôt ou tard, ne pourront plus payer.


Gérard Bruant
Mireille Boucher
Conseillers Municipaux